À Dis-Leur !, le journal du lycée roi de la provoc’, on aimait bien se faire mousser en disant que notre mentor, c’était Charlie Hebdo. La ligne rouge, on a souvent joué avec elle, comme pour se prouver que l’autocensure était une fiction, un objet lointain qui ne nous atteindrait jamais.
On en a écrit des conneries. Certaines dont je ne suis pas très fière aujourd’hui. Mais elles ont inéluctablement forgé qui je suis et ce en quoi je crois.
La liberté d’expression. Le droit de pouvoir dire, écrire, chanter, peindre, exhorter n’importe quel sentiment, n’importe quelle pensée, dans le respect de l’autre. L’humour. Noir, parfois trop. Parfois nul. On apprend en se trompant.
Stéphane Charbonnier, c’était un mec si drôle et si spontané que j’aurais pu l’écouter des heures faire des blagues de gamin, celles que tu peux plus faire aujourd’hui, parce que tu sais, t’es devenue adulte, tu dis plus bite ou prout comme ça, faut le calculer sinon on te regarde bizarrement au déj entre collègues.
On avait tellement ri, cette fois où avec Marine on l’avait invité dans le grenier de Jets d’encre en 2010, pour qu’il nous parle de liberté d’expression et de satire. Il s’était pointé avec Pelloux et ils avaient alterné témoignage militant et blagues salaces. Ils nous avaient même invités à leur soirée de bouclage « moules-frites » dans le 12ème, à la bonne franquette, quelques jours plus tard.









